Il me semble qu’on n’a jamais publié de schéma de GRID-DIP (on dit aussi DIP-mètre, surtout depuis qu’on ne se sert plus de lampes, «grid» veut dire «grille»), alors je me lance et vous en envoie un de ma conception (et dont j’ai mené à bien la réalisation avec du matériel de récupération) en espérant que vous pourrez le publier.
Donnons un coup d’oeil au schéma électrique de la figure 1. Le MOSFET MFT1 BF964 peut être remplacé par d’autres MOSFET équivalents (vos fonds de tiroir feront l’affaire).
Quand l’inverseur S1 est en position Gen., le MOSFET fonctionne en générateur HF et, par conséquent, si on approche le circuit oscillant L1/C3 d’un quelconque circuit d’accord LC, quand la fréquence produite par le DIP-mètre sera identique à la fréquence d’accord du circuit LC, ce dernier absorbera le signal HF et, de ce fait, l’aiguille du galvanomètre de 1 mA déviera du fond d’échelle vers le minimum.
En revanche, quand S1 est sur Ric., le circuit fonctionne comme un ondemètre (ou mesureur de champ) : ainsi, si on approche L1/C3 d’un quelconque étage générateur HF, quand le circuit oscillant du DIP-mètre sera accordé (grâce à C3, variable) sur la fréquence de ce générateur, le signal HF redressé par DG1 puis amplifié par le transistor TR1, fera dévier l’aiguille du galvanomètre vers le maximum, soit exactement le contraire de ce qu’on a constaté précédemment (position de S1 sur Gen.)
Le potentiomètre R2 sert à régler la sensibilité quand S1 est en position Gen., alors que le potentiomètre R8 permet de régler la déviation de l’aiguille à mi course quand S1 est en position Gen. et en début d’échelle quand S1 est en position Ric.
L1 est bobinée sur un tube de plastique de 15 millimètres de diamètre que vous n’aurez aucun mal à trouver en récupération. Le fil de cuivre émaillé aura un diamètre de 0,6 ou 0,7 millimètre. Le Tableau vous indique le nombre de spires à prévoir en fonction de la fréquence que vous désirez couvrir. Bien sûr, vous pouvez réaliser plusieurs selfs pour couvrir plusieurs gammes de fréquences.
Dans ce cas, le tube de plastique devra être fixé (collé) sur un culot à deux broches (là encore récupéré sur un vieux quartz ou une lampe…). Dans la foulée, récupérez aussi le support femelle allant avec le culot, c’est lui qui sera soudé au circuit. Le circuit est alimenté par une pile 6F22 de 9 V.
Figure 1 : Schéma électrique du DIP-mètre.
Liste des composants
R1 : 47 k
R2 : 47 k potentiomètre lin.
R3 : 220 k
R4 : 220 k
R5 : 100
R6 : 47 k
R7 : 12 k
R8 : 4,7 k potentiomètre lin.
R9 : 1 k
C1 : 10 pF céramique
C2 : 22 pF céramique
C3 : 50 pF variable à air
C4 : 6,8 pF céramique
C5 : 10nF polyester
C6 : 22 μF électrolytique
C7 1,2 nF céramique
C8 : 100 pF céramique
DG1 : diode au germanium
JAF1 : self de choc 10 μH
MTF1 . MOSFET BF964
TR1 : NPN 2N2222
mA : galvanomètre 1 mA
S1 : inverseur à levier
S2 : interrupteur
L1 : self d’accord (voir Tableau)
Brochages du MOSFET et du transistor (vus de dessous)
BF 964
2N2222
Note de la rédaction
C’est vrai, ce petit montage comble une lacune de notre revue ! On a en effet bien besoin d’un DIP-mètre quand on ne possède pas un fréquencemètre numérique. L’obstacle que rencontrent ceux qui veulent monter un DIP-mètre réside dans la difficulté de se procurer le condensateur variable à air. Et ceux de nos lecteurs qui s’imagineraient pouvoir le remplacer par une diode varicap s’égareraient car avec une varicap on n’a pas un facteur Q aussi élevé qu’avec le circuit LC préconisé dans l’article. Mais en consultant nos annonceurs, vous pourrez trouver l’oiseau rare, soit en neuf soit en surplus.
Quand vous aurez réalisé ce circuit, il faudra régler la self L1 : pour obtenir des valeurs exactes, il serait bon de contrôler la fréquence produite avec un fréquencemètre numérique…mais, si vous disposez d’un tel appareil, vous n’avez pas besoin d’un DIP-mètre ! En tout cas, ce circuit est tout à fait valable et si vous réussissez à vous procurer un condensateur variable de 60 à 80 pF au lieu des 50 pF indiqués, cela fonctionnera aussi bien (il suffira de diminuer légèrement le nombre de spires en procédant expérimentalement). Là encore, le prêt d’un fréquencemètre numérique par un ami pourrait constituer une solution.
Ajoutons pour finir que cette réalisation vous permettra de vous familiariser avec la HF.
Conclusion
En résumé, le schéma de DIP-mètre que je vous présente offre une manière abordable de mesurer les fréquences sans nécessiter d'équipement onéreux. En utilisant des composants récupérés et en adoptant une conception simple, vous pouvez créer un appareil efficace pour vos projets électroniques. J'espère que cette proposition saura intéresser nos lecteurs et enrichir leur expérience en électronique.