Une vidéo-surveillance sans fil à commande par détecteur P.I.R. et liaison 2,4 GHz

Voici un système de surveillance sans fil, réalisé à l’aide d’une caméra vidéo spéciale, équipée d’un détecteur de mouvement, reliée à un émetteur 2,4 GHz. A l’approche d’une personne, un détecteur P.I.R. active la caméra et commande la transmission de l’image.
Un circuit de commutation relié d’une part à un récepteur et d’autre part à un téléviseur, coupe automatiquement le programme en cours pour afficher l’image filmée par la caméra vidéo.


Un soir comme tous les autres, dans un pavillon comme tant d’autres, Monsieur et Madame Toulemonde regardent avec plaisir la première diffusion télévisée du dernier film américain. Tout à coup, au beau milieu d’une scène cruciale, voici que l’image disparaît pour laisser place à un individu qui se déplace furtivement dans l’arrière cour de la maison. Pas de doute, il s’agit d’un voleur !
Là, chacun réagit selon ses moyens. Soit une sirène est déclenchée, soit le sel est chargé dans le fusil, soit la police est appelée. Et le film dans tout ça ?
Malheureusement, si les Toulemonde n’étaient pas en train d’enregistrer, ils n’en connaîtront jamais la fin ! Mais mieux vaut manquer un bon spectacle que de se voir dévaliser.
Cela pourrait être la chronique d’un vol déjoué grâce à un système d’alarme relié à la télévision. Un système comme celui proposé dans ces pages, original, facile à installer, économique et extrêmement pratique, car il permet de voir sur l’écran du téléviseur, par l’intermédiaire de sa fiche péritel, ce que capte une caméra vidéo judicieusement installée dans un lieu sensible.
Pas n’importe quelle caméra vidéo, mais une caméravidéo automatique, actionnée par un détecteur de mouvements passif à infrarouges.
Le système fonctionne via radio. Aucun câble n’est donc nécessaire pour relier l’unité de contrôle à distance (caméra vidéo + P.I.R.) au téléviseur. De ce fait, l’ensemble est très facile à mettre en oeuvre et s’adapte à toutes les exigences. Un circuit spécial, que nous décrirons également dans cet article, est placé entre le récepteur et la fiche péritel de la télévision et commute automatiquement l’image vidéo.

Comment ça marche ?
Naturellement, il ne se passe rien tant que le P.I.R. (Passive Infrared Radar - radar infrarouges passif) ne commande pas la caméra vidéo et son émetteur. Par contre, dès que le P.I.R.
actionne la caméra, l’émetteur transmet les images et le récepteur, qui se trouve au niveau du téléviseur, active la broche de “fast-blanking” (effacement rapide) de la prise péritel, interrompant ainsi le programme en cours pour le remplacer par les images filmées. Ces images arrivent avec un maximum de netteté et nous permettent de savoir ce qui se passe dans l’endroit dans lequel l’alarme s’est déclenchée.
Inutile de dire que posséder un système du genre présente de nombreux avantages sur un détecteur de présence traditionnel. En effet, la personne chargée de la surveillance peut tranquillement regarder la télévision, sans avoir à s’inquiéter de rien. En cas de déclenchement, c’est l’installation qui attire notre attention, en nous envoyant à l’écran les images qui nous intéressent, nous permettant ainsi de prendre les dispositions nécessaires.

La structure du système
Commençons par analyser la structure du système, c’est-à-dire par décrire les différentes parties utilisées.
Il s’agit, avant tout, d’une caméra vidéo activée par un détecteur passif à infrarouges placé à l’intérieur de son propre boîtier.
Au repos, suivant le mode imposé, le détecteur ne produit aucun signal et le contact auxiliaire reste ouvert.
Lorsque le P.I.R. détecte une présence dans son rayon d’action, il active la sortie de la caméra vidéo, et rend ainsi disponible le signal vidéo, ainsi que le signal audio capté par le micro incorporé et ferme le contact auxiliaire spécial. Par l’intermédiaire de celuici, il est possible d’alimenter un module émetteur télé travaillant à 2,4 GHz, sûr et fiable, permettant d’envoyer au récepteur correspondant, placé entre 50 et 60 mètres, ou tout du moins à l’intérieur d’un immeuble, l’image et le son émis par la caméra vidéo.
Le récepteur possède un détecteur de fréquence porteuse vidéo. Dès qu’il commence à recevoir le signal que le TX lui envoie à 2,4 GHz, il commande sa propre sortie transistor, en excitant le contact 8 de la prise SCART (péritel) ce qui oblige le téléviseur à visualiser et à faire écouter le signal audio/vidéo provenant de l’unité de surveillance à distance.
En fait, en intervenant sur le “fast-blanking” de la fiche péritel, la télévision commute immédiatement et sans restriction du canal sélectionné à l’aide de la télécommande à l’entrée “AUX” (A/V). Il reviendra au programme normal lorsque, suivant le réglage du détecteur, le temps d’activation se sera écoulé (généralement, une trentaine de secondes).
Mais voyons l’ensemble plus en détail, en analysant les schémas présents dans ces pages. L’unité de transmission, c’est-à-dire l’unité chargée de détecter l’approche des personnes et de transmettre les images et les sons provenant du lieu observé, est composée d’une caméra vidéo équipée d’un détecteur P.I.R., que l’on peut facilement trouver dans le commerce, judicieusement reliée à un émetteur télé à 2,4 GHz (figures 3, 7 et 9). Le récepteur spécial à 2,4 GHz est relié au circuit de contrôle décrit dans ces pages, qui est à son tour relié à la fiche péritel du téléviseur (figures 5 et 10).
Du point de vue de l’optique, la caméra vidéo avec P.I.R. est une micro caméra à CCD en noir et blanc, qui se caractérise par une excellente sensibilité (au moins 0,5 lux !). Quant à l’audio, le son est capté par une capsule électret dont le signal est ensuite amplifié.
Sur le circuit imprimé de caméra, il y trois borniers (voir figure 8). L’un sert à prélever l’audio, le second est réservé à la vidéo composite, le troisième sert à un circuit de temporisation, nécessaire pour garantir une certaine continuité du signal audiovisuel. Ce timer est activé par le capteur passif à infrarouges lorsque celui-ci détecte la présence d’une personne. Une fois l’impulsion d’excitation reçue, le timer peut commander la caméra vidéo, le microphone ainsi que l’émetteur (extérieur), ou bien se limiter à intervenir sur le contact auxiliaire, ou encore, faire les deux à la fois.
On peut régler la temporisation par l’intermédiaire de deux dip-switchs, suivant les instructions données par le fabricant, entre 3, 20 et 60 secondes.
Cela signifie que, après avoir détecté une présence, le contact reste actif pendant 3, 20 ou 60 secondes.
Il faut remarquer que le timer commande de façon inconditionnelle le contact de sortie, qui est de type normalement ouvert (NO) et qui, dans notre application (voir figure 7), sert à commander l’alimentation de l’émetteur A/V à 2,4 GHz. Il faut, bien sûr, relier les sorties audio et vidéo de la caméra vidéo avec P.I.R. à l’entrée de ce circuit.
Tant que le détecteur reste au repos, le TX 2,4 GHz est éteint, alors que dès que quelque chose est détecté, il s’active et reste en fonction pendant le temps défini par la position des dip-switchs.
A ce sujet, il faut préciser que le couple TX/RX que nous utilisons, dispose de 4 canaux différents, que l’on peut sélectionner de l’extérieur grâce, également, à des dip-switchs (voir la photo de gauche dans la figure 3, à gauche des deux prises RCA). Les deux appareils devront, bien entendu, travailler sur le même canal.
Les 4 canaux deviennent très pratiques lorsque la communication est perturbée sur l’un ou sur plusieurs d’entre eux, en raison, par exemple, de la présence dans la même bande d’un autre émetteur radio, ou tout du moins, de sources de HF. Dans ce cas, il suffit de changer de canal (en mettant toujours le même sur émetteur et récepteur…) jusqu’à ce que l’on trouve celui sur lequel la réception est la meilleure.
La puissance rayonnée par l’émetteur est de 10 mW, et le module s’alimente sous 12 volts continus (il consomme environ 50 milliampères). Sa sensibilité audio est de 2 Vpp, tandis que l’entrée vidéo accepte le signal standard vidéo-composite de 1 Vpp/75 ohms.

La partie réception de signaux A/V
Cela étant dit, nous pouvons à présent nous pencher sur l’unité réceptrice formée du récepteur à 4 canaux et du circuit de contrôle de la fiche péritel. La sortie audio/vidéo du récepteur 2,4 GHz est connectée à notre circuit de contrôle, qui pilote la ligne de commutation de cette prise (broche 8) de la prise péritel, elle-même raccordée au téléviseur (voir figure 10).
Alors que les signaux vidéo proprement dits sont analogiques, les impulsions de synchronisation sont digitales et se distinguent des premiers par leur amplitude qui dépasse de 70 ou 75 % le niveau standard de 1 Vpp. La fréquence horizontale des impulsions de synchronisation est de 15 625 Hz (la fréquence de ligne) et leur fréquence verticale, de 50 Hz (la fréquence d’exploration), tout du moins pour le système couleur PAL ou CCIR noir et blanc.
Pour simplifier au maximum le circuit de contrôle, nous avons choisi d’intercepter le signal de synchronisation verticale, car c’est celui dont la fréquence est la plus faible. Il est donc facile à distinguer de n’importe quel signal parasite ou, à plus forte raison, de l’absence de signal.
Tandis que l’audio passe directement de la prise RCA au contact 2 de la fiche péritel, le signal vidéo va directement à la broche 20 de cette même prise, mais rejoint également, à travers le condensateur de découplage C1, l’amplificateur opérationnel U1.
U1 est câblé en inverseur avec un gain en tension d’environ 50 fois. Comme il travaille seulement avec une alimentation positive, il reçoit le potentiel de polarisation (la moitié de celui appliqué sur la broche 7) sur l’entrée inverseuse, de façon à maintenir, au repos, la sortie au même niveau.
Le condensateur C4 garantit la caractéristique passe-bas. Comme il est déjà inséré dans le réseau de contre-réaction, il amplifie moins les hautes fréquences que les basses.
Remarquez que nous ne nous sommes pas préoccupés de mettre au point un filtre très élaboré car un filtre du premier ordre, comme celui composée de l’opérationnel U1 et de son réseau RC, nous suffit.
Ce réseau est plus que suffisant pour distinguer la fréquence d’exploration car les autres signaux présents dans la vidéo-composite sont très éloignés.
En pratique, cela signifie qu’à la sortie de l’opérationnel, seul le signal contenant les impulsions d’exploration se trouve amplifié, alors que la fréquence de ligne et d’éventuels signaux parasites auront une amplitude négligeable.
Les impulsions sont traitées par la porte logique U2, laquelle inverse à nouveau leur phase (souvenez-vous que U1 est en configuration en inverseur…) en les rendant encore positives, afin de les utiliser pour charger le condensateur C6, par l’intermédiaire de la diode D2 (qui sert à éviter le déchargement de l’électrolytique pendant les pauses, lorsque la broche 3 de la NAND passe au niveau logique “0”) ainsi que de la résistance R6.
La résistance R5 sert à décharger lentement C6. Tout le réseau RC a pour but de retarder légèrement la commutation de la chaîne télévisée. Son utilité première reste toutefois d’empêcher que des signaux parasites reçus par le récepteur 2,4 GHz, lorsque l’émetteur de la caméra est désactivé, puissent faire commuter le circuit de contrôle, ce qui ferait changer inutilement la chaîne de la télévision.
Après une série d’impulsions d’exploration, et donc après environ 1 seconde, le niveau logique parvient sur les broches 5 et 6 de la porte U2b, laquelle commute l’état de sa propre sortie à “0”, en poussant à “1” la broche 10 de U2c. Ces deux NAND servent de “buffer”, c’est-à-dire de séparateur entre la première cellule RC et la seconde, elle aussi insérée pour introduire un léger retard dans le changement du canal A/V.
Puis vient la dernière porte logique, U2d, qui a normalement sa sortie à l’état logique “1”. Lorsque le signal vidéo est reçu, une fois le temps introduit par les réseaux de retardement écoulé, la broche 11 commute sur “0”.
Le transistor T1 monté en interrupteur, qui avant avait le collecteur à environ 0 volt (étant un NPN, il est passant si la NAND fournit l’état logique “1”, et non passant si elle fournit l’état logique “0”), est à présent coupé pour permettre à la résistance R11 (calculée de façon à ce qu’elle s’adapte aux circuits des télévisions standards), de donner le niveau haut à la ligne correspondant au contact 8 de la fiche péritel.
Ce contact 8 est donc portée à environ 12 volts, valeur plus que suffisante (5 volts suffiraient…) pour obliger le téléviseur à basculer du programme normal qui est regardé sur le canal auxiliaire, c’est-à-dire sur le signal qui arrive de la péritel.
Ce qui est filmé par la caméra vidéo à distance apparaît à l’écran, tandis que le haut-parleur reproduit les voix ainsi que les bruits provenant du lieu où elle se trouve.
Pour conclure cette description du circuit de contrôle, disons que le collecteur du transistor T1 revient à environ 0 volt lorsque le timer inséré dans la caméra vidéo avec P.I.R. se retrouve au repos commandant ainsi l’arrêt de l’émetteur 2,4 GHz. En effet, le circuit de contrôle ne recevant plus de signal vidéo, la logique placée en aval du récepteur permet à C5 et C6 de se décharger.

Figure 1 : Schéma synoptique du module de commutation du téléviseur.

Figure 2 : Schéma électrique du module de commutation du téléviseur.

Figure 3 : Outre le circuit de commutation automatique décrit dans cet article, le système de surveillance utilise une caméra vidéo avec capteur P.I.R., un module émetteur A/V à 2,4 GHz et un récepteur réglé sur la même fréquence.
La puissance de sortie de 10 mW garantit une portée comprise entre environ 50 et 200 mètres, en fonction de l’environnement.


Figure 4 : Schéma d’implantation des composants du module de commutation.

Figure 5 : Notre circuit est une sorte de “vox audio/vidéo” qui commute les entrées du téléviseur lorsque l’émetteur A/V entre en fonction et que se trouve, sur la sortie vidéo du récepteur, le signal correspondant.

Figure 6 : Dessin du circuit imprimé à l’échelle 1.

Liste des composants
R1 = 10 kΩ
R2 = 10 kΩ
R3 = 10 kΩ
R4 - R5 = 470 kΩ
R6 = 10 kΩ
R7 = 10 Ω
R8 = 10 Ω
R9 = 4,7 kΩ
R10 = 4,7 kΩ
C1 = 100 nF multicouche
C2 = 10 μF 63 V électrolytique
C3 = 470 μF 16 V électrolytique
C4 = 1000 pf céramique
C5 = 10 μF 63 V électrolytique
C6 = 1 μF 63 V électrolytique
C7 = 470 μF 16 V électrolytique
D1-D2 = Diode 1N4148
T1 = Transistor NPN BC547B
U1 = Intégré LM741
U2 = Intégré 4093

Divers :
1 Boîtier Coffer 1
2 Prise RCA pour ci
1 Prise péritel mâle
1 Bornier 2 pôles
1 Prise alimentation pour ci
1 Support 2 x 4 broches
1 Support 2 x 7 broches
1 Circuit imprimé réf. S332


Réalisation pratique
La première chose à faire, est de réaliser le circuit de contrôle qui sera en interface avec le récepteur à 2,4 GHz.
Commencez par vous procurer le circuit imprimé donné en figure 6. En vous référant au schéma d’implantation de la figure 4, montez tous les composants, en commençant par les résistances et les diodes (attention à la polarité de ces dernières: la bague colorée indique la cathode).
Poursuivez avec le support de l’opérationnel (2 x 4 broches) en respectant son orientation. Installez les condensateurs, en faisant bien attention à la polarité des électrolytiques, et le transistor.
Vous devrez diriger ce dernier de façon à ce que sa partie plate soit tournée vers les pastilles de connexion des fils du câble péritel.
Mettez en place la diode LED en tenant compte que la cathode est la patte la plus courte, celle placée du côté plat de son corps.
Les connexions d’entrée avec le récepteur 2,4 GHz nécessitent 2 prises RCA pour circuit imprimé. Pour l’alimentation, on a prévu une prise (toujours pour c.i.) qui devra être installée dans les trous “+12 V” et “–12 V”.
La sortie des 12 volts pour le récepteur nécessite un bornier au pas de 5 mm, à insérer derrière le condensateur électrolytique C7. N’oubliez pas de réaliser le seul pont prévu (entre C5 et la prise RCA audio). Pour terminer le circuit d’interface, vous devez vous procurer un câble péritel déjà prêt à l’emploi.
Coupez une extrémité du câble péritel et libérez les fils qui vont aux lamelles 2, 8, et 20, ainsi que ceux allant aux lamelles 4, 17 et 18. Soudez alors le conducteur relié à la lamelle 8 sur la pastille qui se trouve à côté de R10 (B) et celui relié à la lamelle 20 sur la pastille juste à côté (V = IN vidéo). Le fil de la lamelle 2 (IN audio) doit être soudé à la troisième pastille (A) tandis que viendront se rejoindre sur la plus éloignée (masse) les conducteurs de masse de la péritel, c’est-à-dire 4 (GND audio), 17 (GND vidéo) et 18 (GND “fast-blanking”).
Une fois ces connexions réalisées, vous pouvez insérer l’amplificateur opérationnel sur son support, en faisant bien attention à faire coÏncider son encoche-détrompeur avec celle de son support.
A présent, il ne reste plus qu’à assembler l’unité réceptrice.
En pratique, il suffit de se procurer deux petits câbles coaxiaux munis à leurs deux extrémités de prises RCA. L’un reliera la prise “AUDIO” du récepteur à la prise “IN AUDIO” du circuit de contrôle, tandis que l’autre reliera la prise “VIDEO” du récepteur à la prise “IN VIDEO” du circuit de contrôle.
Procurez-vous une alimentation secteur capable de fournir 12 volts stabilisés et un courant d’au moins 200 mA, si possible munie d’une prise de sortie adaptée à la prise du circuit imprimé. Avant de brancher la prise secteur, assurez-vous que la polarité soit correcte, c’est-à-dire que le “+” soit à l’intérieur et le “–” à l’extérieur, car autrement, vous risqueriez d’endommager de façon irrémédiable le circuit de contrôle et (pire encore…) le module récepteur !
Avant d’alimenter l’appareil, vérifiez le câblage entre le bornier d’alimentation et le récepteur, en utilisant deux petits morceaux de fil : un doit relier le “+V” du module au “+” de la sortie 12 V et le second, le “–V” au “–”.
Simple, non ? A présent l’unité réceptrice est prête et vous pouvez insérer la fiche péritel dans la prise du téléviseur, laquelle doit, bien sûr, être libre.
S’il s’agit d’un téléviseur moderne ayant deux prises, utilisez la prise libre en sachant que si vous êtes en train de regarder un film transmis par le magnétoscope, le canal auxiliaire est déjà utilisé, et donc la commutation ne pourra pas avoir lieu.
Montez le circuit de contrôle dans un petit boîtier plastique (pour notre prototype nous avons utilisé le “Coffer 1” de Teko) duquel doivent sortir les prises RCA, les fils qui vont au récepteur, le câble PÉRITEL ainsi que la diode LED LD1 et naturellement, la prise alimentation.
Occupons-nous maintenant de l’assemblage de l’unité émettrice, laquelle doit être installée dans l’endroit à surveiller.
L’assemblage doit s’effectuer suivant le schéma de la figure 7, en se rappelant que pour le bon fonctionnement il faut utiliser une alimentation capable de fournir une tension de 12 V et un courant d’au moins 100 mA. Pour commencer, ouvrez la caméra vidéo et, à l’aide du mode d’emploi, repérez et réglez les dipswitchs qui détermineront la durée de la transmission après l’activation du détecteur: on peut habituellement régler cette durée sur 3, 20 ou 60 secondes.
Si la caméra vidéo est munie de dipswitchs capables de déterminer le mode de fonctionnement des sorties, vous pouvez garder leur configuration par défaut car le système a été conçu de façon à inhiber l’émetteur lorsqu’il n’y a pas d’alarme, et ce, indépendamment de l’état des sorties. A ce sujet, vous devez donc réaliser le câblage suivant : à l’aide d’un morceau de fil de cuivre, connectez la sortie du détecteur directement sur le “+V” de l’émetteur, ensuite dénudez le positif du câble d’alimentation fourni avec la caméra vidéo et reliez-y un second morceau de fil qui doit à son tour être relié toujours sur la sortie du détecteur.
Insérez le connecteur du câble fourni dans la prise présente sur le circuit, de façon à disposer également de la connexion vidéo.
En ce qui concerne l’audio, vous devez préparer un petit câble, si possible étamé, qui doit relier le bornier OUT audio à l’entrée du TX : repérez la masse du bornier sur la caméra vidéo à l’aide d’un multimètre fonctionnant comme ohmmètre (il suffit de placer une pointe sur le négatif de la prise d’alimentation et l’autre sur les contacts du bornier, jusqu’à détection d’une résistance presque nulle), puis fixez-y le blindage du câble tandis que l’âme doit être fixée sur l’autre contact.
Remarquez que l’émetteur dispose de 4 conducteurs, l’un de couleur noire (le négatif 12 volts), un autre de couleur blanche (l’audio), le troisième rouge (le positif 12 volts) et le dernier, jaune (la vidéo). Coupez-les à la bonne longueur et soudez chacun d’eux aux fils correspondants qui arrivent de la caméra vidéo avec P.I.R.
Evidemment, des petits câbles étamés, il ne faudra souder que les conducteurs internes. Les blindages, eux, devront être reliés au fil noir (masse).
A présent, positionnez l’ensemble caméra/émetteur 2,4 GHz (voir figure 9) où vous le souhaitez (bien sûr, le côté où se trouve l’objectif tourné dans la direction d’où l’on peut craindre l’arrivée d’intrus…) et mettez-le sous tension après avoir choisi le canal d’émission correspondant au canal de réception.
Faites bien attention au fait que, pour utiliser le connecteur qui se trouve dans le câble fourni avec la caméra vidéo avec P.I.R., il faut que la sortie de l’alimentation dispose d’une prise adaptée.
Si ce n’est pas le cas, coupez le câble de l’alimentation juste derrière la prise et soudez une prise dont le contact interne va au positif et l’externe, au négatif.

Figure 7 : Les connexions de l’unité de surveillance : le contact NO (normalement ouvert) du détecteur P.I.R. est utilisé pour alimenter l’émetteur A/V à 2,4 GHz.

Figure 8 : A l’intérieur de la caméra vidéo avec détecteur P.I.R., il faut identifier les contacts du relais de sortie à utiliser pour le contrôle de l’alimentation du module TX.

Figure 9 : Le module émetteur (TX) est fixé sur l’arrière de la caméra vidéo avec détecteur P.I.R. à l’aide d’un morceau d’adhésif double face.

Figure 10 : Les connexions du circuit de commutation automatique du téléviseur.
Le dessin montre comment les connexions sont effectuées entre le circuit de commutation automatique et la sortie du récepteur d’une part et la prise péritel d’autre part.


Figure 11 : Le prototype du circuit de commutation automatique, une fois le montage terminé. La réalisation de ce circuit ne présente aucune difficulté, d’autant qu’aucun réglage n’est nécessaire.

Figure 12 : Afin d’obtenir un montage propre et professionnel, il est conseillé d’insérer le circuit de commutation du téléviseur à l’intérieur d’un boîtier adapté. Dans notre cas, nous avons utilisé un boîtier plastique de Teko (modèle “Coffer 1”), percé pour permettre l’accès aux prises d’entrée, de sortie et d’alimentation. Sur le prototype, nous nous sommes simplifié la vie, mais ce n’est pas une obligation (voir la découpe pour les prises RCA) !

La reconnaissance du signal
Pour effectuer automatiquement la commutation sur le canal A/V du téléviseur uniquement lorsque le TX transmet, nous avons eu recours à un circuit particulier, que nous pourrions définir comme un “vox vidéo”. Tout comme pour l’audio, il est capable de comprendre quand le récepteur (toujours allumé) reçoit un “vrai” signal vidéo (en fait, des images…) ou bien des interférences ou des signaux parasites toujours présents et inutiles.
Le mécanisme de fonctionnement de ce détecteur est facile à comprendre lorsqu’on connaît la nature du signal vidéo composite: ce dernier contient deux séquences d’impulsions, à différentes fréquences, qui servent à synchroniser le mouvement du faisceau électronique dans le tube cathodique du téléviseur. On peut distinguer la synchronisation de ligne (horizontale) qui, dans le système PAL ou CCIR, a une fréquence de 15 625 Hz, et la synchronisation d’exploration, qui est à 50 Hz.
Les impulsions, de forme rectangulaire, sont superposées au signal vidéo proprement dit, c’est-à-dire à l’information de luminance et/ou à celle de chrominance (que l’on trouve uniquement dans les télévisions couleur) et de laquelle dérive une tension composite d’une amplitude standard de 1 Vpp.
Dans les appareils de télévision et même dans les moniteurs à entrée vidéo composite, comme dans les magnétoscopes, l’extraction des impulsions de synchronisation s’effectue dans des circuits séparateurs spéciaux, constitués essentiellement de filtres et de comparateurs. L’opération est somme toute assez facile car ces impulsions sont les seules à dépasser de 70 à 75 % le niveau de modulation, alors que l’information de luminance et chrominance reste comprise entre 25 et 70 %.
Dans le cas qui nous occupe, nous percevons la présence du signal vidéo en extrayant la synchronisation verticale seulement et, pour cela, nous utilisons un amplificateur à compensation de bande, ainsi qu’une porte logique.
L’amplificateur dispose d’un condensateur en contre-réaction.
Il amplifie donc fortement les impulsions basses fréquences.
Il en découle qu’à la sortie de l’opérationnel, on trouve presque uniquement les impulsions d’exploration (à 50 Hz) qui sont ensuite mises en forme par la porte NAND qui suit.
Simultanément, on charge un condensateur et la tension récupérée sert à commander, par l’intermédiaire d’un transistor, la broche “fast-blanking” de la fiche péritel. En appliquant à celle-ci un niveau positif (de +5 à +12 volts), le téléviseur commute sur la chaîne auxiliaire (A/V, AUX) quel que soit le programme qui a été défini depuis la télécommande du téléviseur.

Essai
Assurez-vous que l’émetteur et le récepteur sont bien sur le même canal. Mettez sous tension la “station émettrice”.
Allumez le téléviseur et réglez-le sur n’importe quel autre canal que l’auxiliaire (A/V, AUX). Faites bouger quelqu’un ou quelque chose dans le champ d’action du P.I.R. et vérifiez qu’après environ une seconde la télévision bascule bien automatiquement sur le canal A/V pour montrer ce qui est filmé par la caméra vidéo et entendre l’audio.
Regardez l’image et voyez si la qualité vous satisfait. Si ce n’est pas le cas, éteignez les deux unités et changez le canal choisi. Alimentez-les à nouveau et provoquez une nouvelle alarme du détecteur à infrarouges, puis attendez les images pour pouvoir les évaluer. Vous disposez de quatre canaux pour vous assurer la meilleure vision possible.
A l’aide du téléviseur, vous pouvez orienter parfaitement la caméra vidéo, de façon à la pointer en direction de la zone qui vous intéresse, sans toutefois oublier les exigences du détecteur passif à infrarouges, dont l’ouverture horizontale est très large (plus de 100°) mais la verticale, plutôt limitée.

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